Extrait du journal du commandant Jacob Hardy, pilote, Ares One
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L’excursion à partir de Ares One.
Vous l’avez regardée. Tout était enregistré. Je crois que vous pouvez maintenant la voir en mode immersion réelle, et changer l’angle de vue comme si vous étiez un petit oiseau suivant tous nos mouvements. J’ajouterai donc l’information que je crois pertinente.
Notre parcours avait été planifié. Nous y allâmes tous ; le VCI et Ares One avaient tous deux été conçus pour rentrer à la maison sans équipage, en cas de la disparition de ce dernier. Peu importe ce que nous allions trouver près de la structure, il fallait que ce soit de nature humaine.
Nous étions armés de fusils. Ils nous rendaient plus lourds et plus lents et nous mettaient possiblement encore plus en danger. Nous pourrons revenir sur la question des armes au cours d’une prochaine discussion. L’important, c’est que –
Tout s’est bien passé. Regardez-moi. Regardez-nous ! Vous parlez à un homme âgé de quatre-vingt-dix ans. Un homme âgé de quatre-vingt-dix ans, qui n’a jamais été en meilleure forme. Mes fonctions cognitives sont comparables à celles d’un homme dans la fleur de l’âge.
Ce qu’il m’est arrivé est quelque chose de bien. Ce qu’il nous est arrivé, à nous tous, est quelque chose de bien. Quand nous gravissions cette crête, quand nous avons finalement établi un contact visuel avec la structure, je ne crois pas qu’aucun d’entre nous n’osait rêver d’un tel dénouement.
Nous étions venus sur Mars alors que la civilisation humaine était sur le point de disparaître. Et ce jour-là, ce n’est pas grâce à nos armes que nous sommes sortis vainqueurs.
Mais bien grâce à notre vaisseau. À notre préparation et à notre entraînement. À notre camaraderie. À cette croyance que nous avions que, si nous nous tournions vers l’univers –non pas dans un but lucratif, ni pour des raisons de sécurité, cette fois en toute humilité–, nous en sortirions grandis.
Et nous avions raison. Cela me rend si heureux. Encore aujourd’hui.