« En quoi est-ce que je crois ? Tout ce sur quoi je peux mettre la main. »
Journal de Jacob Hardy Projet Arès 1 (ex-Catamaran)
Décompte avant Arès : 1 jour après lancement
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On a 24 heures de retard. J’avais jamais vu l’équipage avec un moral aussi bas. C’était… trop bête.
Un incendie d’origine électrique dans la cage d’escalier du centre de vie. Evie était là, en train de finaliser ses calculs avant d’aller participer en visioconférence à une émission de télé sur les effets de l’érosion sur les marées côtières. Et la minute d’après… On n’a même pas remarqué qu’elle était partie.
On nous apprend les risques des événements en chaîne, on nous prévient qu’une catastrophe vient d’une série de petits problèmes qui s’accumulent. Un système électrique qui grille, un arroseur anti-incendie qui marche mal, de la fumée, personne qui fait attention, une fuite dans la cage d’escalier qui rend les marches glissantes… Notre cocon est devenu un piège mortel.
… Ça ne change pas le fait qu’on va partir. Mais c’est grâce à Evie qu’on est là, et maintenant, on part rencontrer le Voyageur sans elle. En vérité, je sais que je n’y penserai plus quand on y sera et qu’on bavera d’émerveillement devant lui. Je le sais très bien. J’avais juste envie de noter quelque part que, là, maintenant, c’est ce que je ressens.
Une dernière chose. Ils nous ont donné des armes et ont changé nos noms. Parce qu’il faut toujours se préparer à la pire des éventualités, qu’ils ont dit.