Pour les Spectres qui se relèvent quand on a le plus besoin d’eux.
« Certains Déchus se méfient de mon intérêt pour les artefacts humains. Ils le trouvent répugnant. Ou ils pensent que cela fait de moi un sympathisant de leur cause, glousse l’Araignée d’un air obséquieux. Comme si je pouvais éprouver de la sympathie. »
Le chef de la mafia des Déchus tient une coque de Spectre en parfait état devant ses deux yeux. Celle-ci semble fragile entre ses énormes doigts filiformes.
« En vérité, j’aime voir leur vide. L’absence de la Lumière qui était là autrefois. C’est comme l’odeur d’une bouteille de parfum vide. » Il se tourne vers le Chasseur se trouvant devant lui. « Bien sûr, dès que je vous l’aurai vendue, elle sera à nouveau remplie de Lumière et braillera sans cesse, se servant de votre vulgaire désir de puissance pour accomplir sa mission. »
L’index du Chasseur, posé sur sa gâchette, commence à s’agiter en signe d’impatience. « Eh bien, si vous tenez à la garder, je me ferais un plaisir de remettre votre prime en liberté. » Il donne un léger coup de pied dans la forme face contre terre qui git devant lui. Un grognement étouffé émerge de l’intérieur du sac qui recouvre sa tête.
« On reste calme, lâche le Spectre du Chasseur. J’ai besoin d’une nouvelle coque, et vous de ce… prisonnier. C’est un échange équitable. Nous avons un accord. »
« Vous voyez ? Il n’est pas difficile de dire qui travaille pour l’autre ici. » L’Araignée jette la coque au Chasseur. « C’est bon, prenez-la. Mais n’oubliez pas une chose : un jour, vous pourriez outrepasser votre utilité et ce petit Spectre vous abandonnera pour un autre cadavre ambulant. Le jour où ça arrivera, je serai là. »