Rezyl Azzir : Devant ces murs

Légende 1 sur 9 de la série La corruption du héros Rezyl Azzir
 

Rezyl Azzir était un homme.

Les gens de sa carrure seraient, plus tard, nommés Titans. Une montagne de muscle, de bravoure et de métal. Son col était orné de fourrure et de crocs. Il était vêtu d’une armure plaquée or, avec des trophées de chasse reposant sur chaque épaule.

C’était avant que la Cité ne devienne La Cité.

Avant les Murs. Ce géant fragile était déjà là, au-dessus de leurs têtes, mais c’était il y a bien longtemps.

Ceux qui voulaient être sauvés arrivaient. Il s’agissait des quelques survivants fatigués d’un peuple au bord du gouffre.

C’était avant que les gens n’aient pu se faire une raison. Avant que la science et la croyance ne fusionnent.

Le géant était une véritable divinité. Il l’est peut-être encore.

Au cœur de la foule amoindrie, des factions se formèrent. Tels des esprits qui s’assemblent pour apporter plus de soutien, plus de réconfort. Au fil du temps, ces factions exigèrent des allégeances. Les différences et points de vue distincts qui permettaient autrefois de mieux comprendre l’ensemble alimentaient désormais des conflits. Le sanctuaire se fracturait. L’ombre de la Lumière s’obscurcissait. Cette dernière oasis de l’humanité se transformait peu à peu en mirage.

Un groupe d’hommes et des femmes puissants, la Relève, combattait aux côtés des factions. Ils les protégeaient. Ils faisaient respecter les règles. Ils représentaient un potentiel gâché.

Et la détresse s’immisçait dans ce simulacre de paradis. Malgré tout, l’espoir survivait.

Certains des membres de la Relève aperçurent les fissures de cette société qui avait vu le jour sous la coque fracturée du géant, et ils décidèrent de réagir face au déclin annoncé. Ils ne voulaient plus être utilisés comme instruments d’oppression. Ils voulaient apporter bien plus que ça à la Cité.

Il s’ensuivit une guerre qui n’avait d’autre justification que l’avarice, l’ambition et la peur. Et profitant du chaos engendré par ces luttes intestines, des extraterrestres avides et charognards apparurent. Un ennemi commun.

Finalement, les charognards furent repoussés et les Factions tombèrent, car elles avaient perdu leur influence, mais leurs principes survécurent. C’est à ce moment-là que la bravoure trouva son chemin et que les Gardiens firent leurs premiers pas. Le bonheur était accessible.

Rezyl s’était illustré durant ces guerres. C’était un meneur. Et contre les pirates extraterrestres, il avait montré qu’il était bien plus encore. Si le géant n’était pas un dieu, on se disait que Rezyl, lui, l’était peut-être.

Et pendant leur construction, qui nécessita de nombreux sacrifices et un travail acharné, Rezyl et les Gardiens se tenaient devant ces Murs pour repousser sans cesse les pilleurs extraterrestres qui les menaçaient. D’autres rescapés arrivaient. D’autres combattants.

Les Gardiens étaient de plus en plus nombreux.

La Cité, de plus en plus grande.

L’espoir s’épanouissait. Pour Rezyl, c’était comme une monnaie d’échange. L’espoir permettait de s’offrir un lendemain. Et ce lendemain facilitait la dépense d’énergie nécessaire pour survivre le jour même.

Mais Rezyl était inquiet. Ses nuits étaient tourmentées par certains récits. Des récits anciens. Ceux que l’on ne racontait plus. Des récits qui étaient scellés derrière des bouches closes par peur de ce qu’ils pourraient faire venir. Lorsque le Soleil disparaissait derrière la ligne d’horizon et que la Lune s’élevait dans le ciel, Rezyl était souvent perdu dans ses pensées. Combien de temps ce sentiment de sécurité durerait-il ? Combien de temps pourraient-ils continuer à combattre des Ténèbres qui s’agitaient sans cesse ?

Chaque jour, Rezyl combattait, construisait, et défendait. Et chaque jour, la Cité grandissait un peu plus, dans l’ombre du géant. Et chaque nuit, il pensait à tous ces non-dits et regardait la Lune fixement.

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Références