J’ai fait de mon mieux pour être la voix de la raison sur votre cheminement. Je n’ai que peu de faits à vous offrir, seulement l’expérience, la vérité de mon être. Mais voilà une autre vérité.
Je ne vous ai appris que peu de choses nouvelles. Tous les mots, toutes les questions, toutes les fois où je vous ai prié de réfléchir, je vous poussais sur un chemin que vous aviez déjà choisi. L’examen de vos actions se trouve au centre de votre être. Je l’ai observé. Je l’ai appris de vos pairs Gardiens qui contaient vos exploits, votre courage et votre altruisme. Vous cheminez sur le fil du rasoir de la damnation, mais vous êtes, au fond de vous, un guerrier noble et juste.
Si j’ai joué un rôle dans l’élargissement de votre examen des gens et des mondes qui vous entourent, et si je vous ai aidé à faire un meilleur bilan de ce que vous êtes et ce que vous pouvez devenir, alors soit. Mais tout était déjà en vous.
Ce ne sont pas là des paroles d’encouragement. Ce n’est pas non plus un moyen de regonfler votre ego de héros. Je vous dis ceci car je sais d’expérience des choses que vous ne connaissez pas.
En ce moment, j’imagine que vous remettez en question votre nature véritable : « Qui est ce « renégat » qui prétend me définir ? Mes pensées ? Mes actions ? » Vous pouvez avoir été mis en garde à mon sujet, ou peut-être êtes-vous un peu effrayé. Après tout, « l’homme au pistolet d’or ne fait pas bonne équipe avec les autres ». Je vous laisse toutes ces sottises. Mais voici quelque chose pour prouver mes bonnes intentions…
Si elles n’étaient pas dans votre intérêt, cette conversation aurait été menée par le biais du plomb et non pas des mots. Et elle aurait été votre dernière.
N’oubliez pas que même si vous avez des pensées obscures et que vous n’êtes pas un saint, c’est le cas de nous tous. Personne n’est un symbole de pureté. Ce n’est pas l’absence de péchés qui nous rend meilleurs, c’est le fait d’accepter le poids de nos actions et de ne pas succomber à la tentation.
Je sais une chose que vous ignorez, un secret. Le pourquoi et le comment n’ont aucune importance pour l’instant. Mais sachez ceci…
Lorsque vous êtes au plus bas, lorsque tout espoir a disparu et que la solitude s’empare de vous, lorsque les dés sont pipés et que le désespoir vous habite, souvenez-vous de votre feu intérieur. Il est toujours là. Une fois que l’étincelle s’est produite, et que la colère et la peur ont allumé la mèche, la flamme perdure à jamais. C’est un fanal qui indique pour l’éternité que vous êtes ici et que vous vous redresserez quels que soient les obstacles. Et à la fin, si vous le choisissez, ce ne seront pas les murmures et les ombres qui vous sauveront, car la corruption ne cherche qu’à abuser. Non.
Ce seront vos premières paroles prononcées à haute voix, et les dernières de vos ennemis.
Ne les remettez pas en doute le moment venu. C’est mon seul conseil, et le plus sage. Saisissez l’instant. Exprimez-vous clairement. Les échos suivis du silence conteront l’histoire, et les Dernières paroles seront à jamais les vôtres.
– S.