« Un bar est l’endroit parfait pour régler les différends. Tout le monde y entre pour essayer de tomber le masque. »
– Le Vagabond
« Tu sais », dit Cenric, un membre de la Relève au cou énorme et avec une large veine apparente sur le front, « J’ai toujours pensé que tu étais un traître. Mais, après avoir bu cinq tournées de ta part, je commence à t’apprécier, Vagabond. »
Tout le monde rigola. Le Vagabond souria, les pieds sur le bar. Le fusil attaché dans son dos était lourd de promesses.
« Toi, t’es un vrai beau parleur », dit-il. « Du coup, je me demande… Est-ce que tu chuchote ce genre de mots doux à ton pote le Seigneur Rience ? »
Le bar se tut. La veine au front de Cenric commença à trembler.
« Écoute, personne n’essaie de faire des vagues, là », Jaak avait pris la parole. « On a fait taire Rience, comme tu nous l’avais demandé. »
« C’est marrant, toi aussi je t’ai vu dans la vallée. Avec Otto, et Ayrin, et Thalia. » Ils les regarda un par un. « J’imagine que mes yeux me jouent des tours. »
Cenric poussa son tabouret vers l’arrière. « Si t’as quelque chose à m’dire, dis-le directement.»
« Eh bien, Cen– Mes yeux sont peut-être pourris mais ça… » Il tapait le côté de son nez avec son doigt. « Ça marche parfaitement. Et je sens un cafard. » Il inspira. « J’en sens même tout un tas. »
Cenric se leva. Sa veine semblait sur le point d’exploser. Le Vagabond retira ses pieds de la table tout en agrippant son fusil, aussi vite qu’une vipère. « Et tu sais ce qu’on fait aux cafards, n’est-ce pas, mon frère ? »