Droit dans les yeux
Tandis qu’Otto et moi nous occupons de l’intérieur, Thalia s’occupe du guetteur.
Il est mince et très rapide, et il voit tout. Il tend l’oreille au moindre son. Il se tient prêt à donner l’alerte dès qu’un truc cloche.
Un type comme lui, ça voit tout, mais il ne voit pas Thalia.
Elle sort de l’ombre comme un spectre, mais marche dans la lumière, parce qu’elle veut être vue. Elle attend une seconde de trop à mon goût, elle lui laisse un peu trop de répit avant de lui décocher le premier coup de poing. Mais je ne devrais pas douter d’elle. Il n’a pas même le temps de lever les mains. Il est rapide, mais elle l’est encore plus.
Elle porte chacun de ses coups comme s’il s’agissait du dernier, et esquive ceux de son adversaire à la manière d’une danseuse. Mais le plus effrayant dans tout ça, c’est qu’elle sourit de toutes ses dents pendant tout le combat et n’émet aucun bruit.
Et c’est la dernière chose que voit le guetteur : son visage souriant et silencieux alors qu’elle révèle un couteau caché qui tranche aisément dans la chair de son cou.
Elle n’utilise jamais d’arme à feu, cette fille. Elle aime le combat rapproché. Elle aime regarder dans les yeux de ses ennemis et être la dernière chose qu’ils verront jamais.
Thalia le laisse s’effondrer, nettoie son couteau sur sa manche, et fait un signe de la main à Ayrin. Vas-y mon gars, c’est bon.