Fardeau, 1ère partie

Légende 4 sur 13 de la série La sauvagerie de l'Âge Noir
 

Un moteur solitaire brise le calme trompeur de la zone morte, permettant à un châssis métallique chancelant de rester du bon côté de la ligne du terminateur au crépuscule. Le transporteur plonge au cœur de pics montagneux perforants des nuages bas, les découpant en pans de stratus et de vapeur qui glissent comme une mousse sur un océan crépusculaire. Un appareil de communication en circuit fermé crépite.

Marin Oru : La plus grande partie de la canopée est trop épaisse pour un atterrissage. Nous serons à découvert dans la clairière.

Saint-14 : Elle sera là. La dernière transmission fait état de six réfugiés fourguant de l’éther.

Geppetto : Et suivis de trente Déchus.

Marin Oru : Dans ce cas, heureusement que nous avons apporté la mitrailleuse.

Saint-14 : Ce Seigneur de Guerre qui fait affaire avec eux… nous devrons aller lui rendre une petite visite.

Marin Oru : On se concentre sur la tâche en cours. Trente secondes.

Geppetto : Le Spectre de Mme Lucine, Spectre, ne signale aucune Pique. Cependant, une fosse recouverte dans le camp a attiré leur attention. Ils coupent toutes les communications.

Marin Oru : Il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas déranger.

Ils plongent dans les ténèbres entre les pics, laissant une traînée de nuages derrière eux à mesure qu’ils ralentissent pour atterrir. Le transporteur vrombit et cliquète. Le moteur est arrêté afin de refroidir. Arcaniste et Titan débarquent. Ils attendent.

« Bien joué, Geppetto. » La voix de Marin Uro émane de son casque, sa visière fixant avec insistance la limite des arbres.

Geppetto envoie le code vers l’horizon crépusculaire, attendant une réponse. « Merci, Frère Marin. C’était ma première fois. »

Marin reste de marbre.

Saint ouvre la soute du transporteur et se retourne vers Marin. « Elle sera là. »

Geppetto clignote. « Aucune réponse de Mme Lucine. »

« Toute cette inquiétude pour rien. Tyv en rira avec nous demain. » lâche Saint en tapant dans le dos de Marin.

« Demain. » Les yeux de Marin restent fixés sur la limite des arbres qui s’obscurcit.

« Oui, demain. Le jour d’après, et celui d’encore après, et bien d’autres encore jusqu’à un jour sans armure. »

« C’est une pensée réconfortante. » observe Marin en se redressant, fixant toujours un point dans les ténèbres.

Une Lumière clignote à la limite des arbres.

« Frère Saint, je les ai localisés. »

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Références