Attirés comme un aimant, 1re partie

Légende 10 sur 13 de la série La sauvagerie de l'Âge Noir
 

Des cendres pleuvent, lavant la faible lumière sur le visage solitaire d’Osiris. Derrière lui, les bois se fondent et ne forment plus qu’un néant d’ébène. Sagira se déplace d’une épaule à l’autre, dans une sérénité distante. Elle ressemble à un petit diamant, une goutte isolée, un scintillement au sein du panache thermique. Un foyer pensif qui dépouille la matérialité.

Il est seul dans les abysses.

Il n’y a plus d’intrusions.

Il y a un point dans les ténèbres.

Il ne peut pas être vu directement.

Plonge. Fouille. Plus profond.

« Le feu s’éteint. »

 Des bruits matériels écœurants reviennent à toute vitesse.

« Pardon ? »

« Tu n’as pas froid ? »

« Je n’avais pas froid, non. » Osiris se frotte le front et remue le feu. « Merci, Sagira. »

« Cela ne va pas s’éclaircir seulement parce que tu le veux, Osiris. Tu as besoin de temps. »

Osiris serre la mâchoire. Il a l’impression de se tenir dans des hauts-fonds, bouche bée face à une profondeur méconnaissable. « Pourquoi m’avoir choisi ? » Sa voix sonne creux. Il aplatit sa main pour que Sagira s’y pose.

« Tu as l’étincelle. » Sa voix réchauffe l’air. Le feu crépite.

« L’étincelle ? » La frustration se lit sur son visage. « Ce monde se meurt. Encore et toujours. »

« Tout comme toi, et je t’ai ramené. » Sagira permet à la main d’Osiris de maintenir sa coque. « Je t’ai relevé pour que tu puisses te tenir debout. Tu en feras de même pour eux, à ta manière. »

Ses mots apportent une certaine gentillesse persistante à ses oreilles.

« Je n’ai pas ta patience, Sagira. »

Il inspire lentement, puis expire.

« Quelqu’un approche. » La voix de Sagira se fait tranchante.

« Dissimule-moi. » Celle d’Osiris reste sereine.

Sagira se dissipe alors qu’Osiris ferme sa paume. Il s’estompe.

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Références