Leur départ est censé être secret. « Personne ne viendra, assure-t-il à Jol. Nous partirons au zénith. Avant qu’ils nous rattrapent, nous aurons sorti les aérofreins dans la Baie du méridien ! »
« Tu es incroyablement prétentieux, réplique Jol, et au moment de notre départ, toute la ville saura que tu manigances quelque chose. »
« Mais non. »
Alors qu’ils s’apprêtent à rejoindre leur vaisseau, les promenades et les galeries sont prises d’assaut par les supporteurs et les fidèles d’Uldren qui les encouragent. Il leur fait de grands signes, se retourne et leur sourit. Il est peut-être d’une meilleure humeur qu’il ne l’a jamais été et ne le sera jamais plus. Une particule sombre brûle pourtant au fond de lui. Il craint et est persuadé que ces gens ne l’aiment que parce qu’il est l’être le plus proche de leur Reine. Se demandent-ils vraiment pourquoi il enfreint sans arrêt ses règles ? Pourquoi il s’éloigne constamment si loin d’elle ?
Il veut obtenir l’approbation de sa sœur. Il le sait et l’accepte. Mais il veut son approbation pour quelque chose qu’elle n’a pas anticipé, qu’elle n’a pas planifié ou prévu, quelque chose dont elle n’a pas tenu compte. Il veut qu’elle le remercie de sa surprise.
Si vous vous jetez loin de quelqu’un pour tester la longueur de votre chaîne, vous ne pouvez la connaître que si elle vous ramène en arrière. Est-ce que tout ceci a un sens ? Uldren en est convaincu. Il en a même peur. Soit il est véritablement libre, et il peut choisir de se tenir à ses côtés ou de faire preuve de son libre arbitre, soit la chaîne est plus longue que ce qu’il a réussi à la tendre.