Main de Caliban

Légende 4 sur 12 de la série Le gage d'Andal Brask
 

Gardez-en toujours une dans votre manche.

Caliban-8 avait eu la manchance de « gagner » le poste d’Avant-garde des Chasseurs suite à une partie de cartes qu’il n’avait même pas jouée. Il avait simplement distribué les cartes qui avaient entraîné la défaite — et la mort — de Tallulah Fairwind face à un Ahamkara.

Il ne se passait pas un jour sans qu’il souhaitât avoir triché. Au moins, le dragon fantastique les aurait tués tous les deux.

Il était désormais la seconde Avant-garde des Chasseurs de l’histoire de la Cité, enchaîné à son bureau dans la Tour et responsable d’une génération de gardiens connus pour leur réticence à répondre aux communications ou à suivre les instructions. Lulah savait leur instiller un vrai sens de la camaraderie. Mais pas lui.

C’était juste un type qui n’avait pas distribué les bonnes cartes.

Il se pencha dans son fauteuil et fit tourner entre ses mains un couteau chauffé par la Lumière avant de l’envoyer se planter au plafond. Sa pointe refroidit instantanément en trouvant sa place dans le métal, à côté de la demi-douzaine d’autres lames qui avaient déjà servi à dégrader son bureau.

L’après-midi avait passé si lentement.

On frappa doucement à la porte. Une silhouette discrète portant une robe et un masque de couleur blanche apparut dans l’entrée.

« On travaille dur à ce que je vois », fit remarquer le Guide.

Caliban émit un grognement en se levant. « Je ne sais pas trop ce que vous attendez de moi derrière ce bureau. Vous savez comment sont les Chasseurs. »

Le Guide acquiesça puis regarda le plafond. « Combien de couteaux avez-vous dans la manche, Caliban ? »

« À peu près autant que ça », plaisanta-t-il en montrant le plafond du doigt.

« Dans ce cas, je crois que vous allez devoir vous lever pour les récupérer, répondit le Guide, comme vos Chasseurs. »

Caliban s’apprêta à répondre mais, pour une fois, il ne savait pas quoi dire. Le Guide se retourna dans l’encadrement de la porte et l’interpella par-dessus son épaule.

« Prenez votre temps, Caliban. Le bureau sera toujours là quand vous reviendrez. »

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Références