Murmures

Légende 4 sur 11 de la série La quête des Ombres de Yor
 

I.I. Recherche les murmures. Ils sont faibles, mais ils appellent.
I.II. Tous les os ne portent pas le son de la vérité secrète. La plupart sont des choses fragiles et creuses dont le seul but est de porter le poids des vies gâchées.
I.III. Dans les restes fêtés de la moelle ardente, trouve l’amour et la vie. Et dans leurs mensonges, tu découvriras l’étroite route menant à tout ce que tu n’as jamais rêvé devenir.
I.IV. Cependant, les murmures ne sont que des sons, à l’instar de la brise. Tous ceux qui écoutent ne sont pas en mesure d’en partager le but.
I.V. Connais-toi, écoute attentivement et ne crains pas les murmures qui sculptent leur bienvenue. Réjouis-toi.
I.VI. L’agonie des mots tranchants est une bénédiction pour ceux qui épousent leur logique coupée.
I.VII. Le mot tranchant est une passerelle, la première syllabe du salut honni.

« Sur le chemin des tonalités étouffées, le mot tranchant guidera ta déconstruction. »
– 4e Compréhension, 7e Tome du malheur

Nous avons découvert le vaisseau intact en orbite basse. Sa course était synchronisée sur les coordonnées exactes du tombeau de son maître quelques 1 800 km plus bas.

Nous avons pensé à une anomalie mécanique en nous approchant. En se verrouillant sur la faible émission de son navigateur, nos instruments détectèrent une plainte gutturale sourde qui aurait autrement été perdue dans la vacuité post-atmosphérique entre les mondes.

Son ancrage, le fait qu’il soit enchaîné aux coordonnées spécifiques de la Crête, n’était pas directement lié aux systèmes du vaisseau. C’était plutôt le fait d’un désir : le vaisseau attendait son retour, dans une angoisse empreinte de douleur.

La coque avait tout d’une écaille, rigide et irrégulière à cause de la croissance. Nous n’avions jamais vu un vaisseau encroûté dans l’os d’une mort inconnue, mais nous étions plus intrigués que préoccupés.

 Les murmures se firent entendre dès notre approche. Ils étaient faibles, étouffés. Quelques instants plus tard, nos oreilles se mirent à saigner .

– note manuscrite accompagnant la traduction personnelle de Teben Grey d’un texte antique de la Ruche

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Références