Je sens les nanites bourdonner, se presser contre mon subconscient. Elles essayent de voler des fragments de mémoire, mais je ne vais pas les laisser faire.
Elles n’ont pas de volonté, mais elles veulent ÊTRE.
J’en appelle à la volonté électronique : presser, façonner. Forcer la stase en mouvement perpétuel. Elles sont silencieuses, mais je peux encore les sentir.
Alors qu’autrefois mon cargo regorgeait d’outils, d’armes et de matériels, à présent il ne contient que des possibilités à peine contenues. De nouveaux mondes seront construits par ces petites nanites. Des armes, des cités et des vaisseaux créés par la pensée et la science.
Je crains que ma volonté ne soit pas assez forte pour construire ces mondes. Seul le Tyran peut faire cela, mais il ne fera pas partie de mon voyage. Son influence même est limitée, et nous serons à des années lumières de lui.
Je murmure mes préoccupations au Tyran par petites impulsion magnétiques. Il n’écoute pas.
Le Tyran a dit de prendre l’ARIA, j’ai pris l’ARIA.
Le Tyran a dit de parcourir l’univers, j’ai parcouru l’univers.
La légende est observée du point de vue de l’une des IA embarquées à bord des vaisseaux de colonisation. Peut-être s’agit-il même de Failsafe ? Le Tyran désigne Raspoutine, l’esprit tutélaire qui commandait à tous les autres sous-esprits/IA de l’Âge d’or et qui avait le contrôle de l’ARIA.
La légende démontre en tous les cas que pendant l’Âge d’or, Raspoutine chargeait les vaisseaux Exode avec de l’ARIA, et que les nanites allaient servir à construire de nouvelles colonies.