Quelques jours après la mort du prince des Éveillés…
L’Arcaniste Aunor Mahal ferma la porte de son bureau et lança son long manteau sur la chaise avant de s’asseoir pour réfléchir. Un ventilateur tournait avec application au-dessus de sa tête. Dans les Halls praxiques, situés aux niveaux inférieurs de la deuxième Tour, il faisait toujours un peu chaud.
« Quelle est la mission ? », demanda Bahaghari, son Spectre.
« Qui a dit qu’il y avait une mission ?, répliqua Aunor, croisant ses doigts en armure en regardant le sol. Elle relâcha sa mâchoire. L’air commençait à sentir l’ozone.
« L’Avant-garde a toujours une mission à te confier. »
Au-dessus d’elle, le ventilateur tressauta et émit une étincelle.
« Cela ne veut pas dire que j’accepte toutes les missions qu’elle propose. » Aunor leva le regard, les yeux embrasés par la Lumière cryo-électrique.
Bahaghari tourna autour d’elle et attendit.
« Le Vagabond », déclara Aunor alors que le ventilateur se remettait à tourner.
« Est un criminel ».
« Ils lui ont donné les clés de la Cité pour des raisons que je n’arrive pas à comprendre, et maintenant ils veulent que l’Ordre praxique s’en occupe. Faisant partie de l’Ordre et des Clandestins d’Ikora, c’est sur moi que ça tombe, bien sûr. »
« Et le héros de la Guerre rouge… »
« … est un adepte enthousiaste du Gambit. Déjà compromis dans cette mission particulière. Je contacterai notre champion moi-même quand le moment sera venu. »
« Si tu acceptes la mission »
« Si j’accepte la mission. Nous aurons besoin d’une équipe. Et tu sais que je préfère travailler seule. »
Bahaghari gloussa. « Je vois. Je pensais que tu évaluais la mission. Tu dois outrepasser cette peur de devoir compter sur les autres. Cette Cité n’existerait plus si nous n’avions pas les escouades. »
« Ikora ne nous a fourni aucune aide. Si nous acceptons, nous devrons procéder nous-mêmes au recrutement. Et aussi discrètement que possible. Le Vagabond a des contacts partout. »
« Les aideras-tu alors ? »
« Aucun membre de l’Ordre ne devrait se tenir trop longtemps à l’écart du soleil. J’étais plus bronzée à une époque. Il est peut-être temps. »