Épitaphe du Nouveau-Pacifique

Légende 13 sur 13 de la série La Chute de l'Arcologie
 

« Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai. »

Derrière la fenêtre de la chambre, tachetée d’écume, les appareils de sauvetage et leurs traînées bleues passent devant l’Arcologie au milieu des rayons de lumière orange qui ponctuent le ciel. Ils se lancent avec certitude, mais, bien vite, chacun d’entre eux explose dans un feu d’artifice de chaleur brillante. 

Personne ne quitte Titan. 

Nadia Jahandar ne partira pas. Sa tasse de thé refroidit sur le rebord de la fenêtre, un recueil de poèmes de son frère décédé est affiché sur sa tablette, et ses écouteurs diffusent l’enregistrement de son dernier récital de piano. Le rugissement de l’apocalypse l’accompagne. Son regard quitte la fenêtre. 

J’ai marché dans les étoiles Parce que je connaissais déjà les mers Nul dragon sur nos cartes Échoué dans une mer nocturne Qui jamais ne serait un foyer Car les golfes sont sans âtres 

Nadia prend sa tasse de thé et regarde dehors pour découvrir que la mer s’élève en un mur d’un kilomètre de haut. Son ombre est si grande que l’Arcologie est plongée dans les ténèbres. 

Elle dira à son frère que ce poème est son préféré.

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Références