La vie offre peu de plaisirs plus grands que celui d’humilier l’aristocratie vénale devant une foule. Je suis le père du peuple et ils m’aimeront plus que tout autre.
Je n’ai jamais considéré mon palais comme la véritable cour. Le seul trône qui m’importait surplombait la place publique. Là, il n’y avait plus aucune barrière entre la foule glorieuse qui m’adorait et moi. J’étais leur père, ils étaient mes enfants.
C’était là que je livrais les soudoyés à la justice populaire. Quels n’étaient pas leurs cris quand je lançais leurs possessions vers la foule. Je me délectais de l’effroi qui se lisait dans leur regard quand ils comprenaient enfin que, tout comme ils n’avaient fait preuve d’aucune clémence envers ceux qu’ils avaient fait souffrir, je ne ferais preuve d’aucune clémence moi non plus.
Puis, un par un, je livrais ces pleurnichards idiots à la foule. Un immense cri de joie s’élevait alors de ses rangs et les aristocrates cupides se retrouvaient dépouillés de leurs atours et de leurs parures.