Le Primus fantomatique était puissant parce qu’il était défiguré et non pas malgré cela. Lui seul partageait ma vision rêvée d’un monde nouveau et parfait. Ghaul était une créature d’une beauté singulière et je l’adorais.
Ghaul était un cadeau inattendu dans mon colisée, un albinos défiguré provenant des terres extérieures qui terrassait des adversaires trois fois plus gros que lui. Comment aurais-je pu résister à une créature si unique ?
Il fit preuve d’une discipline et d’une patience sans faille au combat. La plupart des gladiateurs cherchaient à se tenir au centre de l’arène et se portaient des coups jusqu’à ce que le plus faible meure.
Ghaul était différent. Il n’attaquait jamais de front et ne restait jamais immobile. Frustré et éreinté, son adversaire finissait immanquablement par faire une erreur. J’avais développé un jeu pour les aristocrates à la petite semaine qui pariaient dans mon arène : je pariais sur Ghaul, et quiconque m’avait déplu devait parier contre lui. Ce fut amusant pendant un temps, mais son talent devint bien trop précieux pour risquer de le perdre dans le colisée. J’en fis le Primus de la Légion rouge et l’envoyai à la poursuite de mes ennemis.