TEL AU-DESSOUS…
Depuis la fin du Grand roi d’Osmium, d’innombrables champions ont été éparpillés aux quatre vents au cours de la quête des récompenses promises de la logique de l’épée.
Une douleur incommensurable.
Une souffrance incommensurable.
On dit qu’à cette profondeur, sous la surface lunaire brisée où aucune Lumière blasphématrice n’a jamais pénétré, les murs accidentés de la caverne accueillent les fruits d’un tourment incessant.
Ici, les ombres spectrales hantent les couloirs dans le noir, chaque forme glissante étant la prison éthérée et sans cervelle d’un être plus grand. Du moins c’est ce qu’en dit la prophétie…
« Ceux jugés indignes seront à jamais perdus dans les profondeurs de leur propre ambition, pris au piège à l’intérieur, condamnés à en adopter la forme première. » – 11ᵉ Vérité, Tome de la damnation
Pourtant, menacées d’une mort définitive ou de la damnation détestable, des hordes se rassemblent, déterminées à détruire ceux qui se tiennent sur le chemin de leurs ambitions individuelles.
Parmi elles se trouve Zulmak, qui étire ses tendons asséchés sous l’imposante croissance calcifiée de sa carapace extérieure, une armure gagnée en combat et dans la douleur.
Zulmak s’est déjà relevé deux fois quand tous les autres avaient péri.
Ses victoires lui ont valu autant d’alliés que d’ennemis, dans le cercle et au-delà.
Après son deuxième triomphe, d’autres batailles eurent lieu hors de la vue de la foule enragée.
Un Acolyte le visa tout d’abord depuis les ombres, un couard envoyé par des admirateurs anonymes cherchant à mettre un terme à son ascension vers la déité.
La faible colonne vertébrale de la chose se brisa sous le talon de Zulmak.
Puis, plus tard… l’Esclave, une vague de néant sans cervelle aux mâchoires claquantes et aux serres acérées. Un nouveau cadeau de comploteurs secrets.
Sa poussière se trouve désormais dans les sacs accrochés à la taille de Zulmak, une douceur à apprécier au calme, une fois que les échos de ses victimes dans la Fosse se sont tus et que les rugissements de célébration ont pris fin.
Zulmak observe la horde alignée au bord du cercle.
Il y en a des centaines. Tous prêts à étriper frères et sœurs. Tous désireux d’en ressortir triomphant, à l’instar de Zulmak.
Il sent le poids de leurs regards.
C’est lui la cible désormais, c’est un champion reconnu.
Bon nombre s’en prendront à lui. Ils déferleront sur lui.
Et ils périront de ses mains.
L’ire s’élève. L’énergie de la Fosse est palpable, épaisse… échauffée.
Aucune cérémonie ne marque le début du carnage.
Ceux qui osent se joindre à la mêlée se rassemblent jusqu’à ce que la tension soit à son comble.
La première épée s’élève alors avant de retomber, et le sol commence à se couvrir d’un mélange épais de poussière et de sang.
TEL AU-DESSUS…
Dans les hauteurs, Hashladûn observe la première épée qui s’abat et les hostilités qui débutent.