VIII.X : Apocryphe

Légende 16 sur 25 de la série Les errements de la Nuée
 

MURMURES DE DISSENSION

« Écoute attentivement, Ô Sœur du chant, Ô Messagère de la mort !

« Ton chant n’a pas encore été chanté.

« Ni ta destinée embrassée.

« Es-tu violence, ou es-tu mort ?

« Deux faces d’une même pièce (mères de l’angoisse) et pourtant séparées.

« L’une est promesse.

« L’autre est certitude.

« Mais toutes les promesses ne sont pas tenues, transformant en menteurs même les cœurs les plus pures.

« Pourquoi, dès lors, être autre que certitude ? »

Le premier des murmures envahit l’oreille d’Azavath un instant avant que sa sœur ne fasse la première coupure. Alors même que sa souffrance remplissait la chambre, les mots chuchotés firent écho dans son esprit.

« Ta sœur est rusée, et pure dans son sacrilège.

« Elle pense que la logique de l’épée est brisée et que sa vision est vraie et claire.

« Mais le chemin que tu traces n’est que folie.

« Tu cherches la destruction des faibles, l’annihilation des couards qui jamais ne prétendraient au trône vacant.

« Nul n’est plus noble que toi.

« Aucun roi.

« Aucune reine.

« Et ce fut ta capitulation, un héroïque sacrifice voué au massacre dès la naissance.

« Et alors, Ô Azavath, de la Nuée orpheline, du Chœur brisé ?

« Ta coquille sera renvoyée à une existence de violence, et rien de plus.

« Tu t’es donnée pour une promesse.

« La mort suivra.

« Mais ce ne sera qu’un effet secondaire dans le sillage de la rage que toi et pauvre, pauvre Malkanth cherchez à déchaîner.

« Cela, mon enfant, est tout ce que ton frère a à offrir. Sa rage.

« Tu vois cela comme quelque chose de mérité.

« Tu n’as pas tort.

« Pauvre, absurde Akrazul. Combien de temps s’est-il apitoyé sur son sort, avalé par le désespoir en conséquence de ses propres échecs ?

« Aujourd’hui, pour rassasier sa fureur et pour le voir entier de corps et d’esprit, tu dois abandonner ce qui t’appartient : le corps, l’esprit et surtout…

« Ton don précieux.

« Ton chant. »

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Références