CHANTE, Ô MA SŒUR… LA MORT ET SES NOMBREUX CADEAUX
Dès le premier, il y eut la guerre.
Les guerres du moi. Les guerres de conquêtes, de désespération et d’avarice.
Et de la guerre, la mort.
De la mort, la fin.
Des fins, des commencements.
L’un d’eux est désormais chanté en clé de douleur. La vérité d’Azavath, sa totalité, libérée avec la grâce d’un chirurgien.
Les oreilles de Malkanth saignent alors que la déconstruction de sa sœur révèle son être.
Dans l’écho des hurlements d’Azavath, d’anciennes histoires se révèlent…
CHANT DE LA VIE
Le Chant n’a pas toujours été une corruption. C’était au départ un don, dérobé au Jardinier. Lors des efforts de compréhension des réalités inexplicables des dons extraordinaires de l’orbe, un signal fut trouvé, une mélodie lancinante, le Chant de la création. Ses fréquences s’étendaient par-delà les étoiles, partout où la promesse de la vie s’accrochait. Certains parmi les Ammonites la vénéraient. Certains membres de la Ruche en faisaient de même. Pourtant, d’autres cherchaient à la comprendre afin de l’emprisonner et de la maîtriser, car maîtriser la vie revenait à maîtriser la mort. Une telle ambition n’était pas nouvelle. Elle était même aussi vieille que la compréhension. La mélodie fut capturée et étudiée. Ses fréquences reproduites.
Mais les mystères de l’orbe n’étaient pas si aisément percés à jour. Le Chant, aussi beau soit-il, ne conférait pas la vie seul. Il fut théorisé que le Chant n’était pas un chant, mais plusieurs. Et qu’au sein de son refrain, des rythmes indicibles révélaient leurs propres vérités, libérées de l’ensemble.
Des siècles passèrent et le Chant resta indompté. La vie poursuivit son cours.
CHANT DE LA MORT
Le Chœur se forma pour célébrer le Chant. Ses performances marquaient le passage des saisons. Mais le mensonge du Chant finit par corrompre l’esprit de ceux qui avaient entendu sa mélodie. L’air était un rappel, l’orbe un catalyseur. Et le Chant l’était de l’orbe. Pourtant, ceux qui avaient accepté le Chant n’étaient que de simples instruments, rien de plus. La vie restait hors de leur portée, tandis que la mort n’avait aucun mal à les étreindre. Les membres du Chœur avaient fait don de la totalité de leur être, mais ce n’était pas suffisant.
Le premier Chef d’orchestre fut assassiné par celle qui chantait un solo de sa composition. Celle dont le nom a été effacé avait découvert des notes masquées dans les fréquences. Elle les inversa et les ajusta en hauteur, tissant et entonnant sa magnifique abomination jusqu’à ce que le Chef d’orchestre pleure, saigne, hurle et s’effondre. Celle dont le nom a été effacé s’enfuit, inquiète des répercussions de son crime. Mais d’autres trouvèrent une promesse nouvelle dans son art. Elle fut capturée et soumise à l’inquisition afin que son chant puisse être compris. Tout ceci se déroula avant les Compréhensions, avant la plupart des choses, lorsque les premières notes d’un nouveau Chant furent écrites.
Une légende qui permet d’en apprendre plus sur les origines du Chant de la mort, performé par les Sirènes de la mort. Il est intéressant de découvrir que le Chant de la mort est le même que celui de la création, performé par le Voyageur pour promouvoir la vie.