La congrégation s’en est allée.
Zulmak, empalé par une lame inférieure, a péri.
La congrégation est téméraire.
Zulmak tourne.
Logée dans sa chair, la lame se brise, son porteur désormais seulement armé d’un manche sans pointe.
Zulmak écrase l’assaillant d’un seul coup puissant, mais le mal est fait.
La horde se jette sur lui, le faisant tomber, tranchant et coupant ce qui se trouve à portée.
L’aspirant champion est avalé par la foule.
De l’autre côté de la Fosse, les combattants changent d’objectif. Ils s’observent les uns les autres. Le champion n’est plus, un nouveau doit donc s’emparer de la victoire. La logique de l’épée l’exige.
Sous le tas d’os tordus et de griffes, ceux qui se sont précipités sur Zulmak s’agitent et se poussent, tuant tout sous leur poids.
Puis survient un mouvement, suivi d’un terrible hurlement.
Le tas tremble et bouge.
Se produit alors une formidable poussée. Des corps s’envolent et une forme enragée s’avance.
Zulmak a été empalé une dizaine de fois au moins, mais décorés de lames et de gardes, il rugit.
Tous les yeux se posent sur lui.
Il s’affale, respire lourdement, puis se relève.
Le tas continu à se tortiller.
Zulmak escalade sa pente inégale, écrasant les faibles sous ses pieds.
Atteignant le pic osseux des corps morts et vivants, le champion blessé lance un défi, un cri de guerre irrégulier venu des tripes.
Zulmak, l’empalé.
Zulmak, le résistant.
Zulmak, le destructeur.
La horde charge.
Escaladant pour l’atteindre au sommet du tas.
Et lorsqu’elle y arrive, elle s’offre à son étreinte dévastatrice, se sacrifiant pour le champion, pour la logique.
Elle n’est pas digne.
Mais peut-être que Zulmak l’est.