LAMENTATION D’AKRAZUL
« Je suis un être inférieur de corps et d’esprit, ma sœur.
Ta déconstruction me rendra entier.
Mon membre volé, perdu à cause d’un être de Lumière au cours de la défense du règne futile de notre Roi des Corrompus a fait de moi un paria.
Le déshonneur de mes échecs a jeté sur nous une honte tenace qui se répand comme une maladie, contaminant non seulement mon être brisé, mais également toi et ma chère Malkanth. Je suis la peste. Je suis le mépris cinglant.
Pourtant… grâce à ton don altruiste, je trouve une nouvelle raison d’être.
Dans ta chair et tes os, je me retrouverai à nouveau.
Dans cette découverte, je me souviendrai de toi à jamais.
Car tu seras mon vaisseau sur ce plan physique. Je serai le vaisseau de ton essence. Le noyau de ta volonté vivra avec moi… éternellement. »
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FIERTÉ D’AZAVATH
« Tes mots sont une joie, mon frère.
Ma toute dernière.
Mais sache que de tels plaisirs sont insignifiants en regard de ma haine… de mon ire.
Je choisis ma déconstruction car je connais la puissance de ta rage, domptée depuis ton infortune, mais bouillonnante sous la surface de ton cœur de charbon.
Je m’offre librement comme l’ont fait tous les êtres inférieurs qui se sont offerts en vagues avant d’être brisés contre la côte irrégulière de la lame de Zulmak.
Je le fais car je vois très clairement le chemin que nous découpons. Sa raison d’être est née de l’hérésie, mais elle est aussi pure que ta rage.
Mon seul regret est de ne pouvoir assister à la manifestation de ta fureur. Je ne pourrai sentir ces mains infliger une telle punition aux indignes, à l’existence.
Tu feras un grand monarque, mon frère. À travers moi…
En mon nom, commande à l’étendue, Azavath, Reine souffrante d’une Nuée en constante expansion.
Dans mon enveloppe, le vaisseau blindé de celui que j’aime, mon doux Akrazul vengeur… mon prince désormais entier. »